COÏNCIDENCES ET CONTREPOINTS D’UN TRILOGUE
Extrait du texte du catalogue - Pat Andrea
(...) Quand Fernando et Pablo m'ont proposé une exposition ensemble dans la Galerie Argentine, l'idée m'a semblé intéressante. Mais, ce que je voulais c'était présenter ces deux artistes talentueux d'Argentine, appartenant à la génération suivante à la mienne. Donc, ma proposition a été de consacrer la majeure partie de l'espace aux œuvres de Fernando O'Connor et de Pablo Flaiszman et de garder pour moi, en tant que présentateur ou mentor, le fond de la salle.
Ainsi, cette exposition sera surtout celle des peintures musclées et raffinées de Fernando et des gravures à l'aquateinte, mélancoliques et intimistes de Pablo. Et, au fond de la Galerie, il y aura l'un de mes tableaux récents, pour pouvoir entamer notre trilogue entre coïncidences et contrepoints. Des corps qui racontent une histoire dans un style propre à chacun de nous.
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(...) Cuando Fernando y Pablo me ofrecieron una exposición juntos en la Galerie Argentine, la idea me pareció interesante. Pero lo que quería era presentar a estos dos talentosos artistas argentinos, pertenecientes a la generación siguiente a la mía. Entonces mi propuesta fue dedicar la mayor parte del espacio a las obras de Fernando O'Connor y Pablo Flaiszman y reservar el fondo de la sala para mí, como presentador o mentor.
Así, esta exposición será principalmente la de las pinturas musculares y refinadas de Fernando y los melancólicos e íntimos grabados al aguatinta de Pablo. Y, al fondo de la Galería, estará uno de mis cuadros recientes, para poder iniciar nuestro diálogo de a tres entre coincidencias y contrapuntos. Cuerpos que cuentan una historia con un estilo propio de cada uno de nosotros.
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Texto de sala - Fernando O'Connor
En el prólogo que Carlos Fuentes escribió para la novela "La vida está en otra parte" el escritor mejicano recuerda que su autor, el checo Milan Kundera dijo: "la novela no está amenazada por el agotamiento, sino por el estado ideológico del mundo".
Del mismo modo la figuración debe sobrevivir a la mirada líquida que hoy prescinde de lo real, diluye las formas y elimina su peligrosidad.
Pat, Pablo y yo compartimos la visión de que la figuración implica una manera de decir las cosas que de otra manera no podrían ser dichas. En ningún momento se trata de un regodeo con las formas sino de un anclaje en lo real, mientras el artista figurativo se debata con la realidad el arte funcionará como un espejo, un reflejo construido con la mirada, y en tanto que la palabra espejo viene de "espéculo" puede decirse que también es una especulación, una suerte de reflexión especulativa, es decir: la figuración piensa la realidad con los ojos, ése es el anclaje desde el cual la mirada contemporánea habilita figuraciones tan desiguales como complementarias, porque el arte es en sí el complemento indispensable de la realidad, no está antes ni después de la realidad sino a su lado, por eso la confrontación de estas miradas salva los desencuentros sin anularlos, genera contrapuntos que pasan de las obviedades para hacer visible diálogos que de otro modo podrían desestimarse.
Somos tres artistas enfocados en la figura humana que propician que el color se enfrente al claroscuro, la broma a la soledad, la textura a la línea, el sexo a los fantasmas, la luz al tenebrismo, la fantasía al absurdo, el plano a la perspectiva y el sueño a la presencia.
La integridad de la figuración reside en la realidad de la que parte y a la que arriba en su reflejo.
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Dans le prologue que Carlos Fuentes a écrit pour le roman «La vie est ailleurs», l'écrivain mexicain se souvient que son auteur, le Tchèque Milan Kundera, disait : «le roman n'est pas menacé par l'épuisement, mais par l'état idéologique du monde».
De la même manière, la figuration doit survivre au regard liquide, qui se passe aujourd'hui du réel, dilue les formes et élimine leur dangerosité.
Pat, Pablo et moi partageons l'idée selon laquelle la figuration implique une manière de dire des choses qui ne pourraient pas être dites autrement. Il ne s'agit à aucun moment de se délecter des formes, mais d'un ancrage dans le réel. Tant que l'artiste figuratif se débattra avec le réel, l'art fonctionnera comme un miroir, un reflet construit avec le regard. Et par le mot << miroir », qui vient de « speculum », on peut parler de spéculation, d'une sorte de réflexion spéculative, c'est-à-dire: la figuration pense la réalité avec les yeux, c'est là l'ancrage à partir duquel le regard contemporain façonne des figurations aussi inégales que complémentaires, car l'art est en soi le complément indispensable de la réalité. Il n'est ni avant ni après la réalité, mais à ses côtés. C'est pourquoi la confrontation de ces points de vue dépasse les désaccords sans les annuler, produit des contrepoints qui vont au-delà de l'évident pour rendre visibles des dialogues qui autrement ne retiendraient pas notre attention.
Nous sommes trois artistes centrés sur la figure humaine qui encourageons l'opposition entre la couleur et le clair-obscur, entre la plaisanterie et la solitude, la texture et le trait, le sexe et les fantômes, la lumière et les ténèbres, le fantastique et l'absurde, le plan et la perspective, et le rêve et la présence.
L'intégrité de la figuration réside dans la réalité d'où elle part et à laquelle elle arrive dans son reflet.